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ARCHIVES DU 229/ Par coups d’Etats ou élections démocratiques : Voici comment les 13 dirigeants Béninois se sont succédés de 1960 à 2016

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D’origine du nord et du sud, 13 figures politiques ou de l’armée ont gouverné la République du Dahomey devenu « République du Bénin » quelques années plus tard, après l’accession à la souveraineté internationale du 1er août 1960 (indépendance). Entre coups d’Etats et élection démocratiques organisées, voici, de façon chronologique, comment les Chefs d’Etats se sont succédés à la tête du Bénin pendant 60 ans.

Août 1960 – Octobre 1963 / Mai 1970 – Mai 1972 : Hubert MAGA (1916-2000)
Il est le premier Président du Bénin après son indépendance. Mais, son mandat fut très tôt émaillé de grèves des travailleurs et de soulèvements populaires. Il sera renversé après seulement trois (03) ans au pouvoir, par un coup d’Etat du Colonel Christophe Soglo, son propre Conseiller militaire.
Sept (07) années plus tard, Maga est désigné comme Chef d’une troïka dont font partie Apithy et Ahomadégbé. Un Conseil présidentiel qui prévoit, au sommet de l’Etat, une rotation tous les deux ans. Il passe service à Ahomadégbé en mai 1972.

Octobre 1963 – Janvier 1964 / Décembre 1965 – Décembre 1967 : Christophe SOGLO (1912-1984)
Le Colonel Christophe Soglo, vint au pouvoir par un coup d’État. Colonel, puis général, Soglo rend le pouvoir aux civils, à la suite des élections organisées en janvier 1964. Mais, il reviendra au pouvoir en décembre 1965, par autre un coup d’Etat. Il sera lui-même renversé, en décembre 1967, par un coup d’Etat mené par le Colonel Maurice Kouandété.
Janvier 1964 – novembre 1965 : Sourou Migan APITHY (1913-1989)
Les élections organisées en Janvier 1964 ont favorisé le retour au pouvoir des civils. Sourou Migan APITHY remporte le scrutin et devient le deuxième Président civil et élu de l’histoire du Dahomey. Le 27 novembre 1965, le Parti Démocratique Dahoméen (PDD) démet Apithy de ses fonctions et nomme Ahomadégbé à la tête de l’État. Le 29 novembre, deux jours plus tard, Christophe Soglo met fin au blocage institutionnel, en obligeant Apithy et Ahomadégbé à démissionner.

Novembre – décembre 1965 : Tahirou CONGAKOU (1913-1994)
Président de l’Assemblée Nationale d’alors, il resta à la tête du gouvernement provisoire, suite au blocage institutionnel occasionné par Apithy et Ahomadégbe. Il détient la particularité d’être le premier civil qui accède au pouvoir, sans élection et sans coup d’Etat. Il sera néanmoins renversé par un coup d’Etat mené par Christophe Soglo, qui était alors Général et Chef des Armées.

20 décembre – 21 décembre 1967 / 10 décembre – 13 décembre 1969 : Maurice Kouandété (1932-2003)
Le 20 décembre 1967, Christophe Soglo est renversé par un putsch militaire et le Colonel Maurice Kouandété prend le pouvoir. Il devient ainsi le deuxième militaire à accéder au pouvoir après un coup d’Etat. Il cède sa place, quelques heures plus tard, à Alphonse Amadou Alley. Le 10 décembre 1969 c’est encore lui qui renverse le président Emile Derlin Zinsou. Mais, trois (03) jours plus tard, c’est-à-dire le 13 décembre 1969, il cèdera à nouveau sa place à Paul-Emile de Souza. Maurice Kouandété détient le record de la plus petite durée au pouvoir. Vingt quatre heures de pouvoir.

Décembre 1967 – juin 1968 : Alphonse ALLEY (1930-1987)
Un coup d’État est perpétré par le Colonel Maurice Kouandété qui confia le pouvoir au Lieutenant-colonel Alphonse Alley, Chef des Armées d’alors.

Juin 1968 – décembre 1969 : Emile Derlin ZINSOU (1918 – 2016)
Emile Derlin Zinsou est le deuxième civil de l’histoire qui accède au pouvoir, sans élection et sans coup d’Etat. C’est plutôt à la suite de plusieurs crises gouvernementales et de la division entre les militaires, qu’il a été choisi pour prendre la tête de l’État. Il sera renversé par un coup d’Etat dirigé par le Colonel Maurice Kouandété, le Colonel Sinzogan et le Lieutenant-colonel Paul Emile de Souza.

Décembre 1969 – Mai 1970 : Paul Emile de SOUZA (1931-1999)
Un Conseil militaire désigne de Souza comme Chef d’État, après le coup d’État que lui même, Maurice Kouandété et Sinzogan ont perpétré. Mais, il rendra le pouvoir aux civils, en 1970, après la mise en place du Conseil présidentiel encore appelé «le monstre à trois tête».

Mai 1972 – 26 Octobre 1972 : Justin Tomètin AHOMADEGBE (1917-2002)
Troisième civil de l’histoire qui accède au pouvoir, sans élection et sans coup d’Etat, il est le second bénéficiaire du monstre à trois têtes. Il a été renversé après seulement six (06) mois de pouvoir, par le plus célèbre des coups d’Etat de l’histoire du Dahomey : Le coup d’Etat du 26 Octobre 1972.

Octobre 1972 – Avril 1991 / Avril 1996 – Avril 2006 : Mathieu KÉRÉKOU (1933 – 2015)
C’est lui qui détient le record de la longévité au pouvoir. Il a l’avantage d’avoir dirigé le pays, non seulement comme militaire, mais aussi comme civil. Le Commandant Mathieu KEREKOU prit le pouvoir par un coup d’État, le 26 Octobre 1972. Il mit sur pied le GMR, Gouvernement Militaire Révolutionnaire. De la même manière, plusieurs reformes ont été faites pendant cette période. Mais, elles n’ont pas empêché le chaos économique et financier que le pays connut dans les années 1980. Face aux problèmes générés par cette situation d’impasse économique et financière, paralysie de tous les secteurs d’activités et pressions des bailleurs de fonds, le Président Mathieu KEREKOU s’est vu obligé d’abandonner l’idée de parti unique (Marxisme-léninisme) et de recourir à la Conférence Nationale des Forces vives de la Nation. C’est à la faveur de cette conférence que le Bénin a choisi l’option politique de la démocratie. Il perd les élections présidentielles de mars 1991. Mais, il reviendra successivement à la tête du pays en Avril 1996 et Avril 2001, à la faveur cette fois-ci d’élections démocratiques.

Avril 1991 – Avril 1996 : Nicéphore SOGLO (né en 1934)
Premier ministre pendant la période de transition, sous le président Mathieu Kérékou, il battra ce dernier au second tour de l’élection présidentielle de mars 1991. Il réussira, en cinq ans, à relancer l’économie nationale et à remettre le pays sur les rails du développement. En marquant une rupture franche avec l’époque révolutionnaire (marxisme-léninisme), il réussit à redonner confiance aux partenaires techniques et financiers, aux investisseurs étrangers, puis de l’espoir au peuple béninois. Mais, malgré sa bravoure économique, il ne réussit pas à se faire réélire en mars 1996. Il sera battu au second tour de l’élection présidentielle par Mathieu Kérékou. Cet échec fait de l’homme, le plus incompris de tous les Présidents de l’histoire du Bénin.

Avril 2006 à Avril 2016 : Thomas Boni Yayi
En Avril 2006 l’ancien Président de la BOAD (Banque Ouest Africaine du Développement), Thomas Boni Yayi, a pris les rênes du pouvoir au Bénin. En 2006, il remporte les élections au second tour avec un suffrage de 74,51%. En 2011, il a été réélu au premier tour des élections avec un suffrage de 53,13%. Il a conduit un second mandat de 5 ans qui a pris fin en Avril 2016.

Avril 2016 à ce jour : Patrice Talon
Patrice Talon a pris les rênes du pouvoir avec un suffrage de 65,67% au second tour, à l’issue d’un processus électorale qui a enregistré 33 candidats (mars 2016).
Homme d’affaires ayant financé plusieurs élections par le passé, il a pris le pouvoir sous la bannière de la Rupture pour un Nouveau Départ.
Alors qu’il avait promis de ne faire qu’un seul mandat à la tête du pays, l’ancien homme d’affaires a déposé sa candidature pour un second mandat et a été réélu par K.O le 11 avril 2021. Ceci, avec une nouvelle Constitution (révisée en novembre 2019). Constitution qui a permis au Bénin de disposer désormais d’une vice-présidente, Mariam CHABI TALATA, élue en duo avec le Chef d’État, Patrice Athanase Guillaume Talon.
✍🏾La Tempête Infos

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