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Qui est Gotabaya Rajapaksa, le président qui a fui le Sri Lanka, sous la pression du peuple ?

Gotabaya Rajapaksa, le président Sri Lankais qui a fui, face à la pression populaire
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Au pouvoir depuis novembre 2019, Gotabaya Rajapaksa vient d’annoncer sa démission, poussé par les manifestations qui agitent le pays depuis quelques mois. Le « Terminator » sri-lankais succédait à son frère Mahinda, au pouvoir entre 2005 et 2015.
Poussé par les importantes manifestations et émeutes sri-lankaises, le président Gotabaya Rajapaksa a fui son palais et a annoncé sa démission pour la semaine prochaine.

Gotabaya Rajapaksa, le président Sri Lankais qui a fui, face à la pression populaire

Gotabaya Rajapaksa avait été élu en novembre 2019, avec 52,25% des suffrages. Surnommé « Terminator », il a été le principal lieutenant de son frère Mahinda, au pouvoir avant lui. De 2005 à 2015, cet ancien lieutenant-colonel était ainsi secrétaire du ministère de la Défense, contrôlant les forces armées et la police du pays.

Accusation de crimes de guerres

Pendant cette période, Gotabaya Rajapaksa a été accusé de crimes de guerres. Il aurait été à la tête d’un « escadron de la mort », attaquant les opposants et les journalistes, ce qu’il nie. C’est de là que lui vient son surnom de « Terminator ».

En effet, il a participé en 2009 à écraser la rébellion de la minorité tamoule, mettant fin à la guerre civile sri-lankaise. Cet écrasement du mouvement séparatiste des « Tigres de libération de l’Eelam Tamoul » aurait fait plusieurs dizaines de milliers de victimes civiles, selon les organisations internationales.

Gotabaya et son frère Mahinda ont toujours nié ce bilan, et refusé les enquêtes internationales sur les crimes commis pendant cette guerre. Ils ont plutôt misé sur le tout-sécuritaire, notamment après les attentats de 2019, qui avaient fait 269 morts.

Pire crise économique depuis 1948

Côté économique, le pays a traversé durant sa présidence la pire crise depuis son indépendance en 1948. Elle a en partie été alimentée par les prêts contractés par son frère et prédécesseur Mahinda. Ces prêts se sont accumulés auprès de l’allié chinois, jusqu’au défaut de paiement.

La dette, au gré des projets et des infrastructures jugés faramineux, s’est progressivement aggravée. L’opposition accuse par ailleurs une mauvaise gestion des ressources publiques, des décisions néfastes du gouvernement, la corruption, et l’échec du tourisme après les attentats puis la crise sanitaire.

Un clan au pouvoir depuis des décennies

Pour son élection, Gotabaya a bénéficié de la popularité de son frère Mahinda, au pouvoir avant lui entre 2005 et 2015. Ce dernier a aussi été le Premier ministre du dernier gouvernement, avant d’être poussé à la démission en mai dernier par les manifestations.

Entre leurs deux présidences, Mahinda Rajapaksa a tenté un coup d’État lors des élections de 2015.
Après un échec, il a cédé la place à Maithripala Sirisena, avant que Gotabaya n’accède à son tour à la tête de l’État en 2019.

Plusieurs des autres membres de leur famille se partagent aussi le pouvoir, entre députés et ministres. Leur père avant eux a aussi été ministre : les Rajapaksa occupent donc la scène politique du Sri Lanka depuis des décennies. Le clan ultranationaliste est par ailleurs soupçonné de corruption. Leur autre frère Basil Rajapaksa, ministre des Finances, est ainsi accusé de détournements de fonds publics.

Redoutés par la minorité tamoul et la minorité musulmane, les deux frères sont soutenus par la majorité ethnique cinghalaise, pour avoir mis fin à la longue guerre civile sri-lankaise. Jusqu’aux manifestations et émeutes qui les ont poussés loin du pouvoir.

✍🏾Source externe

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