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Bénin : Patrice Talon fait des confidences sur la tentative de coup d’État orchestrée par son bras droit Olivier Boko pour le renverser

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👉🏾Le Chef de l’État regrette d’avoir « créé un monstre sans s’en rendre compte »

Pour la première fois et de façon officielle, Patrice Talon a enfin brisé le silence sous la sulfureuse affaire de tentative de coup d’État contre sa personne. A travers un entretien exclusif publié par le magazine panafricain Jeune Afrique vendredi 14 mars 2025, le Chef de l’État Béninois a exprimé ses regrets face au projet sordide de son compagnon d’hier Olivier Boko désormais en prison suite à sa condamnation par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET).

Pour le chantre de la Rupture, Olivier Boko qui était ses yeux et ses oreilles est finalement devenu un monstre que lui-même Patrice Talon avait créé sans s’en rendre compte. Lire quelques extraits de son entretien, en attendant d’autres détails dans nos prochaines publications.

« Olivier était un frère, un compagnon de fortune et d’infortune avec qui j’ai vécu l’exil, la conquête puis l’exercice du pouvoir ».

« Ma confiance envers lui, était totale, au point que je lui avais délégué le contrôle des services de renseignement et de ma propre sécurité ».

« Je lui ai fait confiance, au point de lui déléguer nombre de prérogatives dont il me déchargeait pour me permettre de me consacrer entièrement aux multiples dossiers techniques, dans leurs plus petits détails.
Il rencontrait pour moi les acteurs politiques et sociaux, les représentants de la société civile, les dignitaires religieux, et répondait à ma place à de multiples sollicitations. Il était, tout au moins l’ai-je cru jusqu’au bout, mes yeux et mes oreilles, tant il est vrai que, dans un pays comme le Bénin, le président ne peut être partout à la fois »

« Je ne sais pas ce qui lui a pris. Pourtant, il était dit et convenu entre nous qu’autant je refusais de m’éterniser au pouvoir – et cela pour le bien du pays et de la démocratie – autant, et pour les mêmes raisons, il était inenvisageable à mes yeux que mon successeur soit issu de ma famille ou de mon clan. Or, si un homme était de mon clan, c’était bien Olivier Boko ».

« J’ai ma part de responsabilité, bien sûr. Sans m’en rendre compte, j’ai créé un monstre qui, telle une araignée, avait méthodiquement tissé sa toile dans tous les milieux de la vie publique : politiciens, magistrats, services de sécurité, hommes d’affaires ».

« J’ai d’abord cru à des sornettes. J’étais dans le déni… Je n’ai jamais sérieusement pensé qu’Olivier Boko convoitait la fonction que j’occupe »

« Je crois que c’est à partir du moment où il s’est rendu compte que cette voie (partis politiques ndlr) était une impasse qu’il a commencé à penser au pire. En réalité, ce n’était pas, comme je l’ai longtemps cru, un caprice d’enfant gâté de sa part, mais bel et bien une volonté déterminée d’exercer le pouvoir, tout le pouvoir, quitte à me déposer ».

Même si Olivier Boko et Oswald Homeky n’envisageraient pas sa mort, Patrice Talon déclare que « le déroulement d’un coup d’État est toujours imprévisible et nul n’est à l’abri d’un dérapage sanglant ».

✍🏾Avec Jeune Afrique

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