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NTIC/ Polémiques face aux nouvelles conditions d’utilisation à imposer par  »WhatsApp » dès le 08 février prochain : De quoi s’agit-il concrètement, et qu’est-ce qui inquiète ? 👉🏾 »Signal » : le messie ou la solution du trompe-oeil ?

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✍🏾Par Noah Fèmi AGBAFFA, spécialiste des TIC

Les deux milliards d’utilisateurs de la messagerie WhatsApp se voient proposer depuis quelques jours, de nouvelles conditions générales d’utilisation (CGU). Ceux qui refuseraient de s’y soumettre ne pourraient tout simplement plus utiliser WhatsApp, à compter du 8 février 2021.

Ces nouvelles mesures obligent les utilisateurs de WhatsApp à accepter que certaines données telles que les noms, les images de profil, les numéros de téléphone des utilisateurs et de leurs contacts, le statut indiquant la dernière connexion, etc. soient partagées avec les autres entités du groupe Facebook, dont Instagram et Messenger.

Auparavant, les utilisateurs ne pouvaient pas refuser la collecte, mais pouvaient s’opposer au partage de ces informations.Néanmoins, WhatsApp précise que le contenu des messages échangés (texte, photo, vidéo) reste exclu de ce partage.

Pour quel objectif WhatsApp change-t-il les règles ?

L’objectif est bien précis : faire de whatsapp un canal d’achat.

Ces nouvelles règles s’inscrivent dans la stratégie B2B de WhatsApp, dont WhatsApp Business constitue le cœur. Cette application lancée en janvier 2018, a pour objectif d’aider les petites et moyennes entreprises (PME) à communiquer plus facilement avec leurs clients. Le but : faire de WhatsApp un canal d’achat et ainsi monétiser ses services.

A ce titre, grâce à l’élargissement des données partagées, les applications tierces comme Instagram et Facebook, Messenger pourront connaître les noms des entreprises avec lesquels les utilisateurs WhatsApp interagissent et ainsi, améliorer leur publicité ciblée.

Qu’est ce qui inquiète ?

Pour continuer à utiliser l’application, les utilisateurs sont donc obligés d’accepter que « la famille d’entreprises » de Facebook aient accès à de nouvelles données. Au-delà de la collecte, c’est la réutilisation de ces informations qui inquiètent.

 » Nous (Facebook, ndlr) pouvons utiliser les informations que nous recevons d’eux (WhatsApp ndlr), et ils peuvent utiliser les informations que nous partageons avec eux, pour aider à exploiter, fournir, améliorer, comprendre, personnaliser, soutenir et commercialiser nos services et leurs offres « , peut-on lire dans les nouvelles conditions d’utilisation.

Mais un flou demeure sur le sort exact qui sera réservé à ces informations. Pourront-elles par exemple être revendues à des annonceurs ? La question reste posée.

Quelle est l’alternative déjà trouvée ?
L’annonce de WhatsApp a beaucoup fait réagir la toile et a semé un vent de panique chez les utilisateurs inquiets pour la protection de leurs données personnelles. Elon Musk, CEO de Tesla (aujourd’hui le 2è homme le plus riche qui avait même détrôné Jeff Bezos juste pour quelques jours), connu pour ne pas porter Mark Zuckerberg (patron de Facebook) dans son cœur depuis un désaccord au sujet des dangers représentés par l’intelligence artificielle, a appelé dans un tweet à télécharger l’application de messagerie  » Signal  ». Ce message a été partagé par Jack Dorsey, patron de Twitter, qui ne porte pas non plus Facebook dans son cœur.

La messagerie sécurisée  » Signal  » s’est retrouvée en tête des téléchargements sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google.

« Cependant, Signal » est-elle plus sécurisé ?

L’application, disponible sur iOS et Android, qui est développée depuis 2014, a reçu l’honneur d’être citée par le lanceur d’alerte Edward Snowden : “J’utilise « Signal » tous les jours”, a-t-il déclaré en 2015 sur Twitter.

En effet, Signal dispose d’un protocole de chiffrement bout à bout très solide qui permet de s’assurer que seuls l’expéditeur et le destinateur d’un message peuvent le consulter, éliminant toute possibilité d’interception.

Mieux, à l’opposé de WhatsApp, Signal ne conserve pas les métadonnées (quel numéro a contacté quel autre numéro, les heures d’appel, etc.).

Contrairement à ses concurrents à savoir  » Telegram  » et  » WhatsApp  » qui sont considérées comme risquées car leur code-source reste propriétaire,
 » Signal  » qui est développé par l’organisation Open Whisper Systems, est diffusé sous la licence GPL v33 comme un logiciel gratuit et libre.

Alors rend-t-il son code-source librement consultable. L’open source est une garantie supplémentaire de sécurité car n’importe quel internaute peut examiner la manière dont l’application est conçue et repérer une faille.

Et, à l’instar de Wikipedia, son business model est centré sur les dons de ceux qui estiment qu’une telle application est d’utilité publique.

Seul bémol à nos yeux : comme WhatsApp et consorts, l’application mobile « Signal » est hébergée sur un site central. Il serait donc sot de la croire parfaitement inviolable…

Dans nos prochaines publications, nous reviendrons pour vous présenter un comparatif de « Signal » avec les autres applications de messagerie.

Noah Fèmi AGBAFFA, Spécialiste des NTIC

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