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En tournée européenne pour plusieurs semaines, «Star Féminine Band» livre un spectacle ce samedi 02 juillet, au festival « Eurockéennes » de Belfort, en France.
Annoncé dans un répertoire constitué d’un mélange de rock moderniste et rythmiques ancestrales de leur Natitingou natal, la « girl Band » va toucher le cœur et les jambes des festivaliers. Ceci, à travers des compositions qui abordent aventure humaine, cri d’émancipation des femmes africaines et projet de société.
En effet, qui est «Star Féminine Band»? Zoom sur un jeune groupe d’artistes féminins qui égaillent le monde.
Originaires de Natitingou, une ville du nord du Bénin et âgées entre 11 à 18 ans, Anne, Bénie, Grace, Julienne, Marguerite, Sandrine et Urrice forment cet orchestre féminin béninois lancé en 2016 par le professeur de musique André Balaguemon. Signé depuis peu par le label français Born Bad Records, elles font bouger les lignes à travers des prestations qui affirment maturité artistique et confirmation dans plusieurs pays du monde. Un groupe de filles dont les bonnes vibrations et les textes engagés rencontrent un succès fou.
« Star Féminine Band », la genèse…
Après l’école, les sept jeunes filles empoignent guitare, basse, batterie, clavier et percussions pour répéter des hymnes électriques et chaloupés ; une musique moderne d’inspiration traditionnelle, sur les pas de Miriam Makeba et d’Angélique Kidjo. Ces chansons vantent, en français et dans les langues locales, l’émancipation de la femme africaine, l’optimisme et la liberté. Un manifeste à hauteur d’enfants qui résonne à l’échelle universelle.
Une calebasse flagellée façon batterie à laquelle répond en écho la complainte d’un talking drum, le rythme et la mesure battus par une grosse caisse. Et soudain, tout fusionne dans une marinade acoustique, où grelots aux pieds et percussions traditionnelles s’accordent avec basse, guitare et piano dans un tempo ultra rock. En bariba, en fon, en français, elles chantent contre l’excision, pour l’émancipation de la femme et les droits de l’enfant. Tel est l’univers du Star Feminine Band, une afro-pop mitonnée à la sauce béninoise par sept ados âgées de 11 à 18 ans. Sept filles dans le vent pour lesquelles la musique est devenue « leur boulot », comme elles disent.
« Un projet militant »
C’est à Natitingou, à 450 km au nord-ouest de Cotonou, sur les contreforts de l’Atakora – la plus grande chaîne montagneuse du Bénin –, qu’il faut se rendre pour les voir répéter.
Angélique, Anne, Dorcas, Grâce, Julienne, Sandrine et Urrice vivent toutes sous le même toit, chez le musicien André Baleguemon, le fondateur et directeur de l’orchestre. « C’est pour en finir avec les grossesses précoces, parce que plusieurs de mes élèves sont déjà tombées enceintes par le passé, la dernière pendant que nous préparions la tournée européenne. Nous avons dû la remplacer par Dorcas, explique le quinquagénaire. C’est un projet militant, avant tout. »
Pour ce passionné de rock garage et de punk, il s’agissait de créer un groupe de filles, afin d’en faire « une tribune pour la défense des droits de la fille et de la femme », un sujet qui lui tient particulièrement à cœur. Et cela commence à porter ses fruits. Arte, BBC, Canal+, TV5Monde, France Inter… Les sept étoiles du Star Feminine Band ont séduit les plateaux télé et les antennes radio, dans le sillage d’une tournée sur les scènes de Suisse et de France, à Paris et aux Trans Musicales de Rennes notamment, en novembre et en décembre 2021.
Nouvelles stars…
C’était le tout premier voyage hors de leur pays pour ces sept Béninoises, dont la plupart n’avaient même jamais quitté les flancs verdoyants de leur paisible Atakora natal.
Pour les sept filles, l’aventure a commencé en juillet 2016, quand elles ont répondu à l’appel à candidature lancé par André Baleguemon sur Nanto FM, une radio locale. Une vingtaine sont alors retenues pour participer à ses cours de musique et, à l’arrivée, seulement sept formeront l’orchestre. En février 2019, elles enregistrent leur premier album, tout naturellement intitulé Star Feminine Band.
« Quand J’ai vu les filles jouer, c’était au-delà de mes espérances, j’étais émerveillé »
La lumière dans laquelle leur constellation brille désormais, c’est à Jean-Baptiste Guillot, ex-directeur artistique chez EMI France, que ces nouvelles stars le doivent. Le fondateur du mythique label indépendant de rock Born Bad Records – qui produit le groupe – se souvient de leur première rencontre : « J’ai déboulé au Bénin en décembre 2019 et, quand j’ai vu les filles jouer, c’était au-delà de mes espérances. J’étais émerveillé. Je savais qu’on allait sortir des disques et que j’allais tout faire pour que ces gamines aient la récompense de leurs efforts. »
Après de nombreux concerts au Bénin et leur première tournée internationale en Europe l’année dernière, « l’objectif est désormais d’être célèbres et reconnues partout », confie Sandrine Ouei, l’aînée du groupe. Et de continuer à faire « leur boulot » : cette musique qui déménage, aussi forte et moderne qu’elle est nimbée d’influences traditionnelles, revisitées et orchestrées par des ados d’aujourd’hui… Qui ont désormais la tête dans les étoiles.
✍🏾La Tempête Infos, avec Jeune Afrique
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