Jean-Louis Gasset : L’ex-sélectionneur des Éléphants brise enfin le silence après sa démission, et fait des confidences à la veille de la finale de la CAN contre le Nigéria

✍🏾Loth HOUSSOU

Jean-Louis Gasset, le sélectionneur de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire qui a déposé sa démission à la Fédération Ivoirienne de Football, au lendemain de la lourde défaite du pays organisateur de la Coupe d’Afrique des Nations 2023 lors du 3è match de poule face à la Guinée Équatoriale, brise enfin le silence. Des circonstances d’après le match catastrophique jusqu’à l’exploit de la qualification des éléphants à finale de la compétition, en passant par l’appréciation de son remplaçant Emerse Faé, Gasset a vidé toute sa corbeille tout en assumant ses responsabilités. L’intégralité de ses déclarations.

« Après les 4-0 contre la Guinée Équatoriale, on était dans un vestiaire dévasté avec des affrontements à l’extérieur du stade.
Je voyais les joueurs sur leurs portables pour prendre des nouvelles de leurs familles. Ils avaient peur.
Il ne faut plus jamais revivre ça ! On était au bord d’une catastrophe, franchement.
J’entraîne depuis 35 ans et c’est la première démission, mais vu ce qui se passait… Qu’on me dise que je suis nul, je suis vieux, tu n’as jamais entraîné en Afrique… D’accord.  Mais là, ça prenait une tournure dramatique.

Des gens allaient à notre hôtel, à la Fédération. Il y avait des pneus sur la route, en plus les policiers partout.

Le Président Idriss Diallo recevait des appels du commissaire dans mon bureau au stade pour lui expliquer ce qui se passait dehors.
(…) Quand j’ai remis ma démission à Idriss Diallo, il m’a demandé une nuit de réflexion. Mais c’était la meilleure solution. Idriss Diallo est un type formidable, courageux.

C’était la seule chose à faire pour sortir de ces ondes négatives. Mais il fallait ensuite que la personne qui prenne ma place tape fort. Et Emerse Faé a fait un sans faute. Il a fait des choix forts. Bravo !
Et ça s’est passé à merveille avec lui. Emerse Faé a été utile tout au long du parcours.

(…) La liste de cette équipe des éléphants a été bien construite, même si je n’ai pas réussi à bien la mettre en place. Ça prouve que le Commando choisi est le bon.
Certains ne comprenaient pas pourquoi j’avais gardé Haller et Adingra. Voilà ! Et les deux marquent. J’étais tellement heureux. Je rêve de voir Haller marquer le but de la finale. Il le mérite tellement.

(…) La Côte d’Ivoire n’est pas favorite, car le Nigéria est mieux classé en Afrique et possède Victor Osimhen, le meilleur joueur Africain de l’année. Mais avec Haller et Adingra et peut-être Nicolas Pépé, ce n’est plus la même équipe. Je savais que la Côte d’Ivoire monterait en puissance… C’est pour ça quand je vois Haller et Adingra marquer en quarts et en demi-finale… C’est écrit. »
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