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Editorial : Mouvancier malgré lui…

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Désormais sans commande, lui et son parti politique des « Tchoco tchoco » (PRD) quasiment sans influence dans les instances de prise de décision, si ce n’est encore quelques conseillers locaux et communaux, chefs d’arrondissements déjà déplumés, Adrien Houngbédji se retrouve accidentellement descendu de son piédestal, sur l’échiquier politique national.

Obnubilé et trembloté par une fin certaine contre laquelle la lutte est désormais acharnée, le « Hagbè » de la capitale préfère davantage se gaver de courage et d’espoir pour un nouveau départ forcé. Pour l’heure, tout ce qui lui reste comme force ne tient que grâce au « fameux Certificat de Conformité » qui confère encore à son parti politique PRD, le droit de participation à la prochaine élection municipale (2020). Un essuie-larmes déjà trop mouillé pour faire l’affaire, au regard du naufrage vécu il y a quelques mois, face à la « ruse et la rage politique » du pouvoir en place.

Rien d’étonnant ; car l’homme est loin d’oublier les séquelles qu’il a engendrées pendant le quart de siècle d’« opposition » sous les régimes défunts, le record dans l’histoire politique du Bénin. Conséquences, le meilleur et le pire sont les bienvenus de la part du nouveau maître des lieux (Patrice Talon) dont il a pourtant combattu vaillamment l’arrivée lors des campagnes électorales en 2016. Il n’a d’autre option que d’accepter ce mariage politique, afin d’éviter d’être jeté en pâture. Une chose est claire, Houngbédji refuse de couler. Ou du moins, ce n’est pas encore le moment.

Lorsque devant caméras et micros, le leader du parti « prescrit » aux siens, le soutien à toutes les actions du Président en exercice, de peur que les villes et villages où le PRD est encré ne soient privés de routes, de ponts, de maternités, d’écoles, de centres de santé, d’eau et d’électricité, on comprend à quel point l’option d’« appartenance obligatoire » à la mouvance présidentielle reste la seule condition de survie du parti des « Tchoco-tchoco ». Ceci, au risque se voir déplumer davantage, comme ce fut le cas de la douloureuse expérience vécue en janvier 2019, où Hagbè a perdu les gros poissons de son marigot, lorsqu’il s’est opposé à la fusion au Bloc Républicain, parti politique appartenant au Président de la République.

A l’occasion de la dernière organisation de l’Université de Vacances de son parti politique PRD, l’homme était pourtant obligé de critiquer le gouvernement et l’Assemblée Nationale, en poste d’un opposant déguisé.
Qu’est-ce qui n’a pas marché pour que Adrien Houngbédji soit obligé de dénoncer publiquement des sujets qui pourraient faire objet d’échanges entre ses pairs mouvanciers et lui ?
Pourquoi c’est en face du monde qu’il vient se plaindre alors qu’il se dit appartenir à la mouvance présidentielle ?

Autant de questions qui demeurent sans réponses qui affichent le vrai visage de l’homme connu pour sa franchise, mais désormais obligé de faire avec, au risque de se voir totalement déplumé, vidé de toutes forces pour n’être qu’enterré vivant.
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