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Spiritualité : Quand on meurt, où l’âme s’en va-t-elle ? (L’origine de la puissance des « AGBON-NON » et des AGBAN-NON »/1ère partie)

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✍🏾Par le Métaphysicien et Plasticien Amoussa RAHIMI

Selon la loi du quaternaire qui régit l’univers : «tout naît, grandit, vieillit, et meurt ».Tout homme est mortel. Et le phénomène de la mort n’est pas compris de la même façon par tous les hommes. Pour la plupart des hommes, la mort est un phénomène incompréhensible, dangereux et inacceptable. La mort leur fait peur parce qu’elle apparaît, pour les parents et amis qui accompagnent le défunt, comme une séparation définitive. La mort est difficile à accepter car elle donne des sentiments de séparation, de peur et de regret aux parents et amis que laisse le défunt.

Contrairement à l’homme profane, qui redoute la mort, l’initié, Le  »AGBON-NON & AGBAN-NON »   l’appréhende mieux et l’accepte car elle constitue un phénomène naturel et inévitable.

1.   Qu’est-ce que la mort ?

La mort est une étape, un passage d’un état de conscience à un autre. Lors de la mort, nous laissons notre enveloppe charnelle pour monter avec un corps plus subtil : le corps astral. Rappelons que l’homme est une réalité double. Nous avons un corps physique habité par un être spirituel appelé âme. C’est cette âme ou corps astral qui quitte le corps charnel au moment de la mort. Ce qui en réalité meurt  c’est le corps physique et non l’âme, qui, une fois sortie de son enveloppe charnelle rejoint définitivement le plan astral. La seule différence entre une personne vivante et une personne défunte est que la seconde n’a plus de corps physique. La personne morte est toujours vivante mais cette fois-ci dans un corps plus subtil qui est son corps astral.

2.   La mort doit-elle faire peur ?

L’ignorance du phénomène de la mort explique la peur que la plupart des hommes manifestent à son égard. Pour le commun des mortels, la mort représente une séparation douloureuse mais nous ne devons pas avoir peur de ceux que nous appelons les morts car ils n’ont pas changé, malgré qu’ils soient passés de l’autre coté du voile. Car lorsque le cordon d’argent qui relie le corps physique avec le corps astral se rompt, le mort découvre ses nouvelles facultés spirituelles. Il devient conscient qu’il est vivant cette fois-ci avec son corps astral.
Mais savons-nous, avons-nous conscience du nombre de fois où nous mourons chaque soir où nous allons nous coucher ? La mort reproduit exactement le phénomène du sommeil avec une différence capitale : le lien entre le corps physique et les autres composantes de l’être se rompt définitivement tandis que dans le sommeil nous perdons conscience pendant huit heures environ et qu’après nous nous réveillons retrouvant cette perte de conscience provisoire.

Aussi, nous devons bien comprendre que ce que nous appelons la «mort » n’est pour la personne défunte qu’une forme d’existence autre de la conscience, sans corps physique. Ceux des défunts qui ont développé pendant leurs vies leurs facultés physiques, sont capables de faire sentir leur présence à ceux qu’ils ont laissé sur la terre en émanant soit une belle senteur soit en se manifestant à eux pendant leur propre sommeil. Ainsi, et de cette manière, un « défunt » peut guider et aider ceux qu’il aime parce que du plan subtil où il se trouve, il a une vision plus exacte du monde terrestre : il peut inspirer, prévenir d’une situation afin que les mesures soient prises. C’est ainsi que pour les peuples du golf-Benin en général et plus particulièrement ceux du Sud-Bénin, les parents qui nous quittent définitivement ne font que changer d’état pour vivre à la fois notre monde terrestre et le monde de l’au-delà. Ils nous assistent, protègent, leur concours est assuré à qui sait les honorer, les implorer et les adorer : l’ESPRIT DE L’EGREGORE  »AGBON-NON » &  »AGBAN-NON ».

Pour les peuples du sud-Bénin, «les morts ne sont pas morts » : les morts vivent en permanence avec  les vivants et les vivants peuvent solliciter leurs concours, mais aussi, subir leurs châtiments. Et il n’est donc pas étonnant que ces peuples pratiquent le culte des morts.

3.   Le culte des morts

Dès qu’un parent décède, l’on consulte le FA, messager de l’être suprême, pour savoir de quoi ce parent est mort et recevoir de lui les directives pour ses obsèques et ses cérémonies. Retenons que tous les rituels en dépit des différences évidentes qu’ils comportent d’une famille à une autre, visent un seul et même objectif : honorer et adorer les défunts pour s’attirer leurs bonnes grâces et s’épargner les conséquences néfastes de leur colère : Les Rituels égrégoriens du ABON-NISME.
La fin des rituels des trépassés marque le commencement d’une adoration perpétuelle traduite par l’installation du « ASSIN » du trépassé, qui est une sorte de parapluie métallique fichée en terre symbolisant le parent disparu. Une case spéciale appelée « YOHO » ou « ADJRALALA-SA » ou « ODJUORI » est réservée aux « ASSIN ». Retenons que chacun des peuples du sud-Benin possède un autel pour les morts dans une pièce spéciale de la concession. Cette pièce est sacrée et souvent elle reste fermée et l’on y pénètre que par nécessité impérieuse pour invoquer et implorer la bénédiction des défunts, leur assistance et protection en se munissant d’eau fraiche, de boisson alcoolisée (sodabi, gin), d’huile de palme, de kola et de piment de guinée au moins. Ceux qui sont fortunés, immolent une poule et un coq ou l’un des deux ou un cabri. On leur adresse ses prières et ses supplications ainsi que ses vœux les plus chers s’engageant ainsi à payer tribut au cas où ses prières, ses supplications et ses vœux viendraient à être entendus par les mânes.

L’accès à cette pièce est rigoureusement contrôlé parce que les défunts ne font que ce que l’on leur demande et tout ce que l’on leur demande c’est-à-dire le meilleur comme le pire. Il ya des produits que l’on ne doit pas servir aux morts. C’est ainsi que certains vivants malveillants habités par la haine leur offre au nom d’un autre ces produits afin d’attirer le malheur dans la vie de cet autre là mais rappelons que si l’auteur de ces forfaits ne prend pas des dispositions pour contrer la colère des défunts, lui aussi ne manquera pas de subir leur courroux.

Une fois l’an, les défunts font l’objet de grandes festivités qui rassemblent tous les membres de la famille ou de la collectivité : c’est le «XWETANU » au cours desquelles l’on rend grâce aux morts. Au cours de ces festivités, on les loue, les glorifie, les adore ; le culte des morts se pratique aussi au quotidien suivant la croyance qui voudrait que les morts font tout ce que font les vivants. Les défunts mangent boivent. Aussi c’est bon d’avoir de l’eau à la maison ainsi que des mets chez soi et ne pas laver les plats dans lesquels l’on a mangé la nuit parce que les morts viendront à leur tour, les utiliser pour se restaurer. Il n’est pas conseillé aussi au cours des bains nocturnes d’utiliser le savon car la mousse blanche du savon fait penser au linceuil blanc des morts, ni de siffler la nuit etc.…

 Soulignons que les collectivités familiales d’origine YORUBA habillent les morts en les rendant visibles aux vivants à travers les ‘’EGUNGUNS’’ appelés aussi ‘’REVENANTS’’ qui sont richement parés afin de prier et égayer les vivants. Pour le Dahoméen, tout, dans les usages des morts, est contraire aux habitudes terrestres. Ainsi la nuit par exemple chez les vivants s’appelle le jour chez les morts. Et le soir nos morts quoi qu’invisibles, nous tiennent constamment compagnie. Quelque soit son séjour actuel, l’âme, en sortant du corps, acquiert une puissance d’une portée indéfinissable. Elle peut prendre toute la famille sous sa protection, se venger de ses ennemis. L’âme en réalité, voit tout, entend tout et sait tout ce qui se passe sur terre ; elle réclame des offrandes ou punit la négligence dans ses funérailles en envoyant une grave maladie à quelqu’un de ses proches parents…

                           A suivre…

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