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Gestion efficace de la crise liée à la Covid-19 : Les mesures sanitaires qui s’imposent, selon le Dr Harry Viderot

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De nationalité béninoise et consultant sénior en management des entreprises et des organisations, le Docteur en science de gestion Harry Vidérot n’entend point rester indifférent, face à l’ampleur considérable que prend la pandémie du Coronavirus dans les pays d’Afrique. A travers un exposé résultant des analyses pratiques du haut de ses riches expériences, l’homme qui fait la fierté du Bénin en Europe, au Maghreb et ailleurs avec plusieurs distinctions à l’appui propose au profit du Bénin, un plan spécial pour la gestion efficace de cette crise qui a déjà emporté plus de 155.000 personnes sur les plus de 2.257.000 de cas confirmés dans le monde.

Baptisé «Le Plan SES-COVID-19», le contenu est subdivisé en trois différentes patries à savoir « Mesures sanitaires », « Mesures économiques » et « Mesures sociales ».

Première partie.

« Mesures sanitaires »…

La pandémie « s’accélère ». Il faut donc des actions idoines à mener pour l’enrayer et la supprimer. Le Benin, a une population de 12.352.631d’habitants qui s’étend sur 700 kilomètres de long. Il est donc essentiel de prévoir un plan sanitaire efficace à court et à long terme où nous  constatons le nombre de cas confirmés évoluer. Le gouvernement s’est voulu prévoyant en mettant en place un « cordon sanitaire », pour une partie très importante du pays sous haute surveillance autour des communes que sont Cotonou, Abomey-Calavi, Allada, Ouidah, Kpomassè, Toffo, Tori, Zè, Sèmè-Podji, So-Ava, Aguégués, Porto-Novo, Akpro-Missérété et Adjarra ainsi que l’arrondissement d’Atchoukpa (dans la commune d’Avrankou) en vue de les isoler du reste du pays.

Il devient normal que suite aux campagnes de sensibilisations, « nous devions attaquer le virus avec des tactiques agressives et ciblées, tester chaque cas suspect, isoler et prendre soin de chaque cas confirmé, rechercher et mettre en quarantaine tous les contacts étroits » ; tout en travaillant avec ses partenaires sur de vaccins potentiels. Vu la population du cordon sanitaire estimée à 05 millions d’habitants, il serait prévoyant, si on se base sur les 10 à 12 lits de réanimations et respirateurs pour 100.000 habitants, issu des recommandations de  l’OMS, d’estimer à un besoin de 500 lits de réanimations et respirateurs. Ceci, pour mieux gérer cette zone délimitée, et même accepter ce minimum sur le plan national.

Un pays développé comme l’Allemagne se retrouve à environ 126.000  respirateurs pour 85.000.000 d’habitants, ou en Afrique ou il y a 3.000 lits de réanimation et respirateurs au Maroc, pour une population estimée à 34,5 millions, et où les autorités sont engagées dans la même démarche et annoncent 500 nouvelles unités à produire dans les jours à venir. Traditionnellement, les médecins calculent que le nombre de lits de réanimations disponibles doit être égal à 19 % du total des personnes malades au plus fort de la pandémie. On en déduit la notion de « seuil critique », c’est-à-dire le nombre total de patients infectés au-delà duquel le système de santé sera submergé. Un besoin minimum de 1/5 des estimations, donc plus de 100 lits de réanimations et respirateurs serait une mesure proactive pour l’urgence, le temps de faire les régularisations. Comme le Togo avec 04 respirateurs, mais à présent, 250 appareils sont en commande pour une population de 8.608.444 habitants (Aujourd’hui, 2020).

Un tel dispositif, tout en mettant les mesures pour un personnel estimé à 06 individus par respirateur et lit de réanimation en cas de nécessité.

Spécialiser une entreprise locale dans le domaine de la maintenance pour ses appareils ; reconvertir des entreprises de fabrication de sachets plastiques (V. Harry, 2019- Economiste) ou autres, pour la fabrication des masques, gants …etc. Les priorités matérielles comme les gels alcooliques ou nos laboratoires peuvent être associés, sans oublier les matériels de première nécessité comme l’oxygène liquide et les autres équipements de protection ; une prévision de 06 bus sanitaires pour les transferts afin de desservir les évacuations au sein nos départements.

L’OMS conseille à intensifier les tests, isoler les cas détectés et suivre méticuleusement les cas contacts. Des kits de test Covid-19 doivent être donc procurés, et des techniciens de laboratoire formés. Il serait très difficile d’avoir un cordon sanitaire fiable sans être sûr de l’Etat de santé des personnes qui sont en son sein, sans oublier que sans le test, une personne malade ne peut être vite prise en charge. L’entrée et sortie au sein donc de cette zone sanitaire doit être garantie par les personnes de la santé, après le test, même s’ils seraient renforcés par un cordon sécuritaire.

Aujourd’hui, face à la crise de la COVID-19, on ne peut qu’apprécier la proactivité du chef de l’Etat Patrice Talon d’avoir voulu d’un hôpital de référence susceptible de servir la population béninoise dans sa globalité, afin de palier au maximum aux évacuations sanitaires. En ma qualité d’ancien directeur des évacuations sanitaires vers la France pour une structure privée française, et donc ayant très tôt compris l’utilité d’une telle mesure, je ne peux que vouloir sa concrétisation pour le bien sanitaire de toute la population. Mais, suggérer que ce projet noble puisse voir le jour en anticipant sur sa capacité réelle à satisfaire efficacement la population. La vie n’ayant pas de prix, répondre à cet appel par ce projet devient indispensable pour notre pays, tout en rendant aux normes requises nos hôpitaux de zone en passant par le CNHU qui doivent être des références sanitaires.

Au-delà de tout, prévoir à la FSS (Faculté des Sciences de la Santé), une unité de formation et de recherche en maladies infectieuses s’impose à nous. Et, restructurer la médecine traditionnelle afin qu’elle puisse soutenir efficacement la médicine moderne.

Comprenons que plusieurs questions se posent à savoir : quel rôle pourrait jouer les médecins et militaires dans la zone sanitaire et sécuritaire de la COVID-19 ? Les mesures proactives pour l’installation des tantes militaires et sanitaires ; l’installation des respirateurs déjà en nos possessions ?

Dr Harry VIDEROT n’est pas celui qui décide, mais recommande des méthodes efficaces ; et appelle à des consultations des praticiens, chercheurs politiques, société civile ensemble pour conjuguer ensemble nos efforts.

 

A suivre dans la 2è partie, ce mardi 21 avril 2020, sur notre site web, quotidienlatempete.com

Docteur Harry Viderot

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